La Camera delle Lacrime

Entre 1348 et 1350, la grande peste noire décime la moitié de l’Europe et plus de deux tiers de la population de Florence. En réaction à la brutalité des événements, le poète Boccace écrit de 1349 à 1351 le Décaméron. Tout commence un mardi matin, près de l’église de Santa-Maria-Novella où dix jeunes gens unis par l’amitié se retrouvent face à des questions existentielles : Que faisons-nous ici ? Qu’attendons-nous ? À quoi songeons-nous ? Dans le château où trouve refuge cette brigade, chaque journée se termine en chanson, dix jours, dix chansons. C’est à ses dix poèmes orphelins de notes que s’est intéressé l’ensemble en les rapprochant d’un cycle écrit en France par Guillaume de Machaut. Composée au cœur de sa période créatrice la plus féconde, Guillaume de Machaut achève vers 1360 sa Messe de Notre-Dame la plus ancienne messe connue conçue par un unique auteur. C’est la musique de Machaut qui est ici recomposée pour servir ; combinée avec les chansons italiennes de Boccace. 

Händel est le troisième protagoniste de ce projet initié lors de la pandémie de Covid-19. Les timbres des récitatifs du semi-opéra Acis et Galatée, l’idylle entre un berger et une nymphe, sont utilisés pour chanter en français la traduction des dix chansons du Décaméron.