Comet Musicke

Le chant grégorien est le pilier sur lequel ont été conçues les premières traces de musique écrite en Occident : pendant des siècles, l’art de la monodie s’est ainsi développé dans toute l’Europe. Cependant, dans les îles britanniques, le goût pour la polyphonie a surgi très tôt : dès le début du 12e siècle en Grande-Bretagne, on chante essentiellement à deux voix, et on dit même qu’au Pays de Galles, on chante à autant de voix qu’il y a de musiciens. Si les premières tentatives de polyphonie, probablement influencées par la tradition islandaise et irlandaise, étaient basées sur l’utilisation de quartes et de quintes parallèles, la tradition des habitants des îles britanniques venus de Scandinavie a très vite apporté un changement inhabituel : ils avaient un goût particulier pour les consonances imparfaites, les tierces et les sixtes.

Cette tradition ne semble pas provenir d’un exercice intellectuel de composition, mais plutôt de la pratique de l’improvisation. Les musiciens britanniques avaient la vertu de pouvoir chanter à plusieurs voix sur une mélodie donnée. Plus tard, au début du 15e siècle, Leonel Power et John Dunstable incarnent le summum de l’écriture contrapuntique anglaise.

À travers des exemples anciens et leur art consommé de l’improvisation, les musiciens de Comet Musicke illustrent la trajectoire musicale de la musique anglaise, qui a donné naissance à de douces consonances, un goût qui s’est progressivement répandu dans toute l’Europe, changeant à jamais le cours de la musique occidentale.